2 septembre 2016

urbaplan sur le toit ! et dans le 24 heures

Tous sur le toit, c’est le nom de l’événement concocté par Urbaplan en collaboration avec le Centre socioculturel de Bellevaux. La fête s’est déroulé dans le quartier le samedi 3 septembre. 

Tout l’article du 24 heures ici ou ci-dessous:

Combien de Lausannois connaissent l’existence d’une vaste place de jeux, perchée sur la toiture du dépôt de bus de la Borde? A part les riverains des quartiers de Bellevaux et du Vieux-Moulin, pas grand monde. C’est pourtant là qu’ont choisi les urbanistes du bureau Urbaplan de célébrer le 50e anniversaire de l’entreprise. En un demi-siècle, elle est devenue un acteur incontournable pour les collectivités publiques. Du coup, cette fête est l’occasion pour le bureau d’ajouter une corde à son arc en organisant un événement public qui devrait bénéficier à ce morceau de ville.

«Globalement, l’urbanisme lausannois va bien, juge Oscar Gential, architecte et urbaniste de l’entreprise. Ce qui pèche parfois, ce sont les liaisons entre les quartiers.» La critique colle parfaitement à la forêt qui sépare le quartier de Bellevaux et celui du Vieux-Moulin. Tous deux se côtoient sans se parler, séparés par cette «frontière» végétale. D’un côté, les maisons familiales et leurs petits jardins de Bellevaux constituent un cas d’école en matière d’urbanisme. C’est aussi le cas pour les grands ensembles monolithiques du Vieux-Moulin. Entre deux, la forêt qui cache le lit de la Louve offre une promenade un brin inquiétante. «En préparant cette fête, j’ai entendu dire que les enfants en ont très peur», dit Oscar Gential, chargé de l’organisation.

Place à l’abandon

Pourquoi avoir choisi cet endroit pour un anniversaire? «Nous ne voulions pas d’un événement qui se résume à un congrès d’urbanistes, disent Magali Zuercher et Igor Andersen, membres de la direction d’Urbaplan. On s’est rendu compte que plein de choses se croisent sur ce site.»

«Nous ne voulions pas d’un événement qui se résume à un congrès d’urbanistes»

Outre la rivière, le site cache dans son sous-sol le tunnel ferroviaire qui mène les ordures à l’usine Tridel. Et puis il y a les murs de béton du dépôt TL de la Borde. C’est sur sa toiture que se cache cette immense place de jeux. Mais cette appellation souriante ne cache pas son statut de place abandonnée. Son revêtement fracturé, strié de mousse, laisse à peine deviner les lignes d’anciens courts de tennis. Les panneaux de basket penchent dangereusement… «Ça a l’air abandonné, mais c’est en réalité un lieu très utilisé», constate Oscar Gential.

Développement possible

C’est là que les urbanistes ont choisi d’offrir une vaste fête publique ce week-end. Et pour aller plus loin qu’un simple événement festif, ils investissent totalement les lieux. «Certains d’entre nous vont même y camper samedi soir», confie Oscar Gential. Surtout, les architectes comptent bien laisser une trace de leur passage en révélant les atouts de cet espace urbain. Mais pas question de dicter d’un coup de crayon autoritaire. «Notre profession est souvent liée à cette image de l’architecte qui impose ses idées, mais nous appliquons depuis cinq ans une méthode d’urbanisme relationnel», explique Oscar Gential.

L’idée est de faire participer le plus d’acteurs possible lors du développement d’un lieu. Ainsi, pour ce week-end, la fête d’Urbaplan se mêle à celle du Centre socioculturel de Bellevaux et promet d’attirer tout le quartier. Une occasion en or de faire participer les riverains à un atelier urbanistique afin de rassembler les idées d’amélioration de ce morceau de Lausanne. Celui-ci donnera naissance à un rapport, qui sera remis à la Municipalité. Par ailleurs, le mobilier urbain construit par les visiteurs restera en place jusqu’à l’automne.

[article 24 heures du 02.09.2016]